Les muses sont de feu, de cristaux, comme un lustre
Brûlant et bruissant,
Suspendu sur celui qu’elles veulent illustre
Et spécial d’accent.

Vous semblez puérils, tours cruels de la foudre,
A côté de leurs tours,
Lorsqu’elles prennent soin de découdre et recoudre
Nos avenirs trop courts.

Un orage, d’ailleurs, avec elles habite
Une haute cité.
Les voilà ! Le voilà ! Dans mon âme crépite
Leur électricité.

dit par l’auteur

Jean COCTEAU (Plain-chant, 1923)