Silence inexprimable,
Parole indéchiffrable
De toutes ces femmes
Un jour rencontrées aux confluents
Du partage

Dites-nous femmes
Qui savez
L’eau l’air et le vent
Les cœurs mis à nu
Pour vous qui voulez
La flamme d’une chandelle
Pourquoi l’espace et le repos
N’ont pas le même goût
Sur les sentiers de votre corps
Dites-nous vous qui donnez
L’origine et la faim
Le plaisir et l’essence
Pourquoi nos libertés
Enfantent la nuit

Et voici que le silence longtemps aliéné
Prend la parole au nom du manifeste
De toutes les femmes
Debout

Pourquoi pourquoi demandez-vous
Hommes des paradis artificiels
Eh bien écoutez donc
Une dernière fois
Semblables aux parias
De la terre
Nos cœurs gorgés de vos trahisons
Exaspérés du bel immonde
De vos « je t’aime » fugitifs
Las des architectures sournoises
De vos discours en miettes
Viennent au point du jour maintenant
Proposer un nouveau pacte

Soyons les artisans de Renaissance
De Co-Naissance
Et de Reconnaissance
Ensemble aujourd’hui
Saluons d’un même regard mouillé
La danse parfumée des fleurs
De nos cactus
Partons
Retrouvons les parcours familiers
De nos rues
De nos champs
De nos trottoirs d’usines
Echangeons nos mains nos pensées
Nos doutes nos intuitions
Et nos désirs assumés
Puis sur les herbes humides
Sous les frondaisons épanouies
Des caïlcédrats de nos vallées
Apprivoisons le temps
Et recréons l’histoire
De nos œuvres d’avenir
Avec la sève vive de la graine
Et le patience des racines de lumière