Les cheveux gris, quand jeunesse les porte,
Font doux les yeux et le teint éclatant ;
Je trouve un plaisir de la même sorte
A vous voir, beaux oliviers du printemps.
La mer de sa fraiche et lente salive
Imprégna le sol du rivage grec,
Pour que votre fruit ambigu, l’olive,
Contienne Vénus et Cybèle avec.
Tout de votre adolescence chenue
Me plaît, moi qui suis le soleil d’hiver,
Et qui, comme vous, sur la rose nue,
Penche un jeune front de cendres couvert.
dit par Jean MERCURE
Jean COCTEAU (Vocabulaire, 1922)