Un à un
les rêves viennent mourir sur la page
Ils se sont donnés le mot
ils viennent de partout
pour mourir sur la page
comme les éléphants dans leur cimetière
J’assiste à leurs convulsions
ne peux tendre un verre d’eau
Je les regarde pour la première fois
pour la dernière fois
avant de les envelopper dans le suaire de mes mots
et de les déposer sur la barque menue qui fut jadis leur berceau
Le courant les emporte
et bien vite me les ramène
comme si le large n’était pas là-bas
mais ici sur la page